Paris, mois d’août, le soleil brûle, les oiseaux chantent et les gens sont heureux. C’est l’été ! Je ne le sais pas encore mais, je suis sur le point de vivre la plus marquante des aventures. Il y a certains voyages qui nous frappent plus que d’autres. Pour ma part, mon voyage en Corse en moto fait partie de ceux-là. Je ne conduis pas, je n’ai même pas le permis. Je vais donc raconter ça d’un point de vue de passager à l’arrière.
Que ce soit pour les bonnes ou les mauvaises raisons, certaines expériences restent gravées dans nos souvenirs à jamais. Quand on dit, “Ce n’est pas le but qui compte, mais le chemin”, cette expédition représente cette citation à la perfection. G. et moi voulions partir en road-trip mais, nous ne voulions pas être soumis aux contraintes quelconques. Nous voulions profiter non seulement de la Corse qui était notre destination finale mais, aussi du trajet et des aventures sur le chemin. On imaginait que ce sera comme dans des road-movies américains, on allait vivre plein d’histoires mythiques… Ce qui est en partie vrai cependant, le scénario s’est avéré plus cauchemardesque que prévu.
Je vais raconter notre périple sur la route, plutôt que le séjour en lui-même 🙂
On avait fait beaucoup voyages en moto auparavant mais, jamais sur de très longs parcours. Disons que nos précédentes virées étaient plutôt des balades. Bien que voyager par ses propres moyens de transport peut représenter beaucoup d’avantages, il n’en est pas moins qu’il existe aussi un paquet d’inconvénients.
Voyager avec ses propres moyens de transport, pour ou contre ?
Voyager en transports en commun est certainement très pratique cependant, bien souvent au détriment de sa liberté et de sa flexibilité. Toutefois, quand on prend le choix (quand c’est possible) de faire recours à ses propres moyens de locomotion, plusieurs points sont non négligeables :
• Plus besoin de réservation à l’avance, pour des personnes mal organisées comme moi, c’est parfait.
• On choisit nous-mêmes nos horaires de départ
• On fait des pauses où on veut, quand on veut
• Possibilité de changer de chemin, ou d’avis, prolonger / écourter le séjour
MAIS, on prend toutes les responsabilités de :
• Réviser son véhicule. C’est toujours un risque de tomber en panne sur la route et c’est un stress constant. Alors qu’en train par exemple, s’il tombe en panne ça ne nous intéresse que très peu. A la limite ça nous énerve mais, sans plus.
• Être en forme pour conduire et ne pas mettre en péril sa vie, ni celle des autres. Conduire, c’est fatiguant.
• Redoubler de vigilance quand la météo n’est pas très coopérative, s’il y a des bouchons, si on transporte des passagers etc.
• Payer plus cher parfois… (matériel, essence, réparations etc.)
• Ne pas se faire flasher. C’est rigolo de jouer à “Où est Charlie” (Charlie c’est le radar). Sauf qu’on est obligé d’y jouer tout le temps, pas fun.
En voiture c’est une chose mais, cette liste s’allonge encore plus quand on entreprend un voyage en moto. Il faut être vachement organisé et avoir beaucoup de volonté, de courage et de l’expérience pour braver un tel voyage. Ce qui n’était pas du tout notre cas, on était juste inconscients et n’avait aucune idée de ce que cela impliquait.
La Corse en moto – une organisation quasi inexistante
Tout commence par des vacances arrivées un peu trop vite. G. et moi voulions partir quelque part juste pour quelques jours mais, comme d’habitude on n’a pas vu le temps passer et il était trop tard pour réserver. Fan de moto depuis toujours, c’est à ce moment-là que G. a eu l’idée de partir en Corse en moto. Vivons l’expérience ! C’est l’aventure me dit-il. Libres comme l’air et très positifs (pour pas dire naïfs), on allait profiter de nos vacances ainsi que de cette vieille passion qui est la moto.
C’est décidé, nous partons ce week-end ! en Corse… nous aurions pu choisir une destination plus proche de Paris mais, soyons fous, ça doit être joli et puis il parait que la Corse est le paradis des motards avec tous ces virages montagneux. On va s’éclater ! (au sens figuré…). C’est parfait aussi pour faire des photos, dès qu’on repère un coin sympa, on s’arrête pour faire quelques clichés et on continue notre chemin. L’idée me semble PAR-FAITE.
Aujourd’hui, avec beaucoup de recul, je peux dire que partir à l’aventure c’est bien mais, il y a tout de même deux-trois règles à respecter.
Règle #1. Ton trajet tu organiseras. Assez de temps tu te donneras
Voyager en freestyle c’est génial mais, il faut tout de même un minimum d’organisation. Surtout quand on compte aller sur une île, en moto, il y a des choses d’ordre pratique à prendre en compte.
Quand on réserve un ferry qui part de Nice à 15:30 et qu’on habite à Paris, faire un peu de maths en amont est essentiel. Il faut se donner assez de marge de manœuvre pour :
- Affronter les éventuels bouchons sur la route
- Faire le plein d’essence régulièrement
- Se reposer, manger, boire
- Réparer le véhicule si besoin
- Sécher / se changer les vêtements en cas de pluie
On a rencontré tous les problèmes cités ci-dessus. Ce sont des choses que nous n’avions pas du tout anticipées. Avec un départ de Paris à 5 heures du matin, nous avons eu la bêtise de croire qu’on était “large” pour avoir le ferry de 15h30 à Nice. Sauf qu’entre Paris et Nice il y a 950 kilomètres et je n’avais jamais fait d’aussi longs trajets en moto et n’avait aucune idée de l’épreuve qui m’attendait.
La moto, c’est quelque peu dangereux et pas très confortable
Même s’il est possible de slalomer entre les voitures en cas de bouchons, slalomer pendant 12 heures d’affilée, devient fatiguant à force. Certes, ça prend moins longtemps que d’être coincée dans les embouteillages en voiture mais, ça prolonge le trajet quand même. De plus, il faut être constamment “tendu” pour résister à la force du vent pour ne pas tomber. C’est vraiment comme une séance de sport mais, toute la journée, non-stop.
On avait tellement peur de rater le ferry qu’on ne faisait aucune pause à part pour faire le plein d’essence et aller aux toilettes. C’est tout. De plus, G. a remarqué un problème de phare mais, il a fait jour très rapidement et le problème a vite été remplacé par d’autres problèmes, plus d’actualité. De même pour la chaîne qui faisait un drôle de bruit.
La Corse en moto c’est bien mais, sous la pluie c’est encore mieux
La faute à pas de chance, il a plu toute la belle journée. Pas la petite pluie non, la grosse averse qui te noie complètement. Même si nous, on a survécu à la noyade, je ne peux pas en dire autant de mon iPhone, paix à son âme. A part l’assassinat de mon téléphone, j’accuse aussi l’averse de nous avoir ralenti, rendu la conduite difficile et dangereuse.
Et un autre truc auquel je n’y avais jamais pensé, c’est la douleur… Quand on roule très très vite et qu’on n’a pas de protection autour de soi (un cockpit ?), tout projectile arrivant du sens inverse (je pense surtout à la pluie), procure une douleur aiguë, pas trop grave mais, insupportable à la longue. Que ce soit la pluie, le vent ou des cailloux… C’est comme se gratter la peau au même endroit pendant des heures, au début ça ne fait rien mais, après… vous voyez le truc. Et comme on était déjà très en retard, on ne pouvait pas attendre que le temps s’améliore. Heureusement qu’on n’a pas attendu d’ailleurs, le temps ne s’est jamais amélioré ce jour-là.
Quand le monde entier t’en veut #karma
On est très fatigués, on a faim, on est mouillés et on a froid. Je n’ai plus de portable, ni l’adresse, ni le numéro de l’hôtel réservé à Ajaccio. Je ne peux même pas les prévenir que ce ne sera pas possible pour ce soir, car l’espoir d’arriver à temps pour le ferry, mourait un peu plus avec chaque kilomètre parcouru sous le déluge. Et aucune utilité du téléphone portable de G. un Nokia vintage. Je ne sais même pas si les non-Smartphones ont un nom, Stupidphone ? Quoi qu’il en soit, il n’a pas Internet dessus mais, heureusement qu’on peut jouer à Snake ! Pas le temps d’essayer de trouver de la connexion sur l’autoroute, on est déjà assez en retard comme ça.
Règle #2. Des affaires appropriées tu prendras et au confort la priorité tu donneras
La moto de G. est une semi sportive. Elle n’est pas du tout faite pour de longs trajets et encore moins avec un passager à l’arrière. Il n’y a pas de top-case pour mettre son bagage et on peut à peine s’agripper pour tenir l’équilibre et ne pas gêner le conducteur. Mais il voulait vraiment aller en Corse en moto. Rester dans une position statique, un peu penché vers l’avant car le siège est fait ainsi, lutter contre le vent et bouger dans le sens contraire des virages pour faciliter les mouvements est extrêmement difficile à la longue. Chaque centimètre de mon corps me faisait mal et mon dos était en compote à cause de la position dans laquelle j’étais et du sac à dos.
Au moins le minimum…
Ne pas avoir de top-case était l’un de mes plus grands regrets. G. ne pouvait pas porter le sac, car il conduisait et parce que ce n’est pas pratique quand il y a un passager à l’arrière. Donc j’ai porté le sac sur mon dos pendant tout le trajet. Installez absolument des top-cases si vous voyagez en moto ! Surtout à l’arrière pour pouvoir y mettre votre sac et pouvoir s’adosser (comme une chaise) pour reposer son dos.
Prenez aussi des sacs hermétiques dans lesquels vous mettrez vos documents et téléphone en cas de pluie forte. Pareil pour les vêtements.
Ayez sur vous des affaires de pluie. J’avais mon blouson de moto, des gants et un casque bien sûr mais, je n’avais pas de pantalon de pluie ni de chaussures de moto. Mon froc était trempé et mes jambes étaient rouges et douloureuses à cause des jets de la pluie tout au long de la journée.
Pensez aussi aux casse-croûtes, surtout si vous manquez de temps. Sur les aires d’autoroutes tout est non seulement cher et un peu dégueu mais, ça prend aussi beaucoup de temps, car il y a la queue.
Checklist du matériel à avoir quand on voyage en moto
• Blouson, casque, gants de moto
• Chaussures de moto de préférence
• Pantalon de moto ou de pluie
• Top case à l’arrière et pourquoi pas sur les côtés
• Sacs de congélation
Règle #3. Psychologiquement tu te prépareras
Et pour finir je dirais aussi qu’il faut être prêt à accueillir l’ennuie pendant de très longues heures. Car contrairement à d’autres moyens de transport, en moto il est difficilement possible de lire un magazine, discuter, jouer à Candy Crush, écouter de la musique, enlever ses chaussures, ou ne serait-ce que de changer de position quand on a les jambes engourdies. Préparez-vous à un voyage long, douloureux et solitaire pendant lequel vous serez face à vous-mêmes et aurez tout le loisir de ressentir chaque vibration et chaque goutte d’eau posée sur vous, sans aucun autre divertissement que votre propre être-intérieur.
Je comprends cette passion pour la moto. Ça procure une sensation de joie et de liberté. La vitesse donne de l’adrénaline, on est directement en contact avec la nature et on ressent toutes les vibrations. On vit le voyage à 100 %. Et en tant que passager aussi, j’adore regarder les paysages défiler, je profite de cet instant où je n’ai ni mon téléphone, ni mes e-mails de boulot, ni personne qui me parle pour faire le vide et philosopher. Mais, cela veut aussi dire que je ne suis pas totalement libre de mes choix et mouvements. Je dois constamment faire confiance au conducteur, car je ne suis pas occupée à “contrôler” la machine. En gros je n’ai rien d’autre à faire que d’être assise là, à attendre que ça passe.
Il faut vraiment prendre conscience de ce qu’un voyage comme celui-ci entraîne, surtout si le matos n’est pas adapté à ce genre de trajets.
Quand les gens ont pitié de toi
Lors d’un énième stop pour faire le plein, je vois un couple de motards bien équipés : combi de pluie, affaires rangées dans des top-case sur les côtes et à l’arrière. Une dame confortablement installée à l’arrière me lance “vous êtes bien courageuse de faire ça, moi je n’aurais pas pu !”. Si tu savais ma petite dame… je ne l’aurais pas fait non plus si je savais.
Il faut se renseigner un minimum et faire en sorte d’avoir tous les accessoires nécessaires. Si on n’a pas une moto routière, prévoir plus de temps de trajet avec de longues pauses. Quitte à prolonger le parcours sur plusieurs jours. Ou alors allez-y en avion et louez une moto sur place.
C’est quand même une très belle expérience et vachement enrichissante mais, qui demande un minimum d’organisation.
Comment réussir à prendre un mauvais ferry…
Même encore aujourd’hui je crois qu’il est difficile de faire pire mais, en fait si.
Presque arrivés à Nice au bout de 12 longues heures de route, il devait être environ 16:30, notre ferry était parti il y a longtemps. Mais, le désespoir (ou au contraire, l’espoir), ne nous laisse pas admettre le fait que c’est trop tard. On fonce comme des brutes, ce qui est complètement con et dangereux, car on l’avait raté ce ferry et pas de peu. On le savait pourtant.
Rouler comme si on était dans un film
Notre entrée sur le port de Nice a été théâtrale, digne d’un blockbuster américain. C’est la dernière ligne droite, G. appuie sur la pédale, le bruit du moteur s’accentue, on accélère… VROUMMMMM VROOOOUM. Comme si on était dans une course poursuite, on fonce jusqu’au port, toujours dans notre road-movie. On repère de loin un ferry et un mec planté là, à l’entrée du port, dans sa tenue de travail et un badge. En ralentissant un peu, on relève la visière du casque et d’une voix comme-si-notre-vie-en-dépendait, on lui demande en pointant du doigt, si “le bateau là-bas” va en Corse. Le type un peu surpris et inquiet en même temps nous dit que si mais, qu’il va partir dans quelques minutes et qu’il faut qu’on se dépêche. Mon dieu, ça ne se terminera donc jamais.
On fonce à nouveau comme des tarrés jusqu’au ferry, nous ne savons pas où il va exactement mais, on sait qu’il va en Corse. Les mecs devant le bateau nous font de gros signes de loin (comme les messieurs qui font la circulation sur la route) pour nous dire de ne pas nous arrêter et de foncer directement dedans. On s’est introduits dans le ferry comme des gangsters en toute beauté, avec les pneus qui grincent dans le virage. Les portes du garage se ferment juste derrière nous et le bateau part en mer… On l’a eu de justesse.
Quand t’es dans un bateau mais, tu ne sais pas où il va
Alors… ce n’est pas notre ferry pour Ajaccio qu’on devait prendre, évidemment, celui-ci était parti il y a déjà longtemps. Ce n’est pas non plus un ferry de la même compagnie mais, on était contents d’être là, enfin ! On se doutait qu’on allait nous demander ce qu’on foutait là à un moment donné mais, tant pis.
Avant de garer la moto, G. enlève son casque et je découvre son visage d’une pâleur cadavérique encore plus verdâtre que la dernière fois qu’on faisait le plein, il y a quelques heures. On monte dans le hall où un monsieur nous accueille avec le plus grand des sourires et nous demande s’il peut nous aider. “OÙ EST LE BAR ?” Lui répond G. sur le bord de l’évanouissement. Les formalités plus tard mais, d’abord de l’eau et à manger.
Enfin un peu de repos
Enfin assis au chaud, on a trouvé dans notre sac des vêtements un peu moins mouillés que ceux qui étaient sur nous. Il était 17h et on n’avait rien mis dans la bouche depuis le dîner de la veille. La tête des gens dans le bar quand on leur a demandé “pardon, vous savez où il va ce ferry ?”.
Même si ce cheminement de pratiquement 12 heures a vraiment été épique, on était encore loin du compte. On nous a dit que le ferry se dirigeait vers l’île Rousse. Aucune idée de ce que c’était mais, après un gros moment de doute et une rapide vérification sur une carte, on s’est assuré que c’était bien en Corse.
Nous sommes arrivés sur place dans une nuit noire et très calme. On est reposés mais, on ne veut pas rouler de nuit pour aller à Ajaccio, c’est beaucoup trop loin et reprendre la moto, est la dernière chose dont j’ai envie à cet instant. C’est aussi là qu’on s’est souvenu du problème des phares cassés qui n’éclairent pas la route. On ne peut pas conduire de toute façon, allez, on cherche un hôtel sur l’île rousse. Il n’y a pas un chat, on fait des tours avec l’espoir de trouver quelque chose. Tous les hôtels sont complets ou horriblement chers. Tant pis, on en prend un à 100 balles et on ira à Ajaccio demain (où j’avais réussi à bouger notre résa d’hôtel quand on était encore sur le ferry).
Quelques aventures sur place aussi
Globalement, notre séjour en Corse a été génial. Les épreuves ont continué tout au long mais, aussitôt arrivés, leur importance était effacée par toutes les choses magnifiques que nous voyions. Entre la panne d’essence dans les montagnes, un clou dans le pneu, les phares qui ne marchent pas, la chaîne de la moto pas très fiable, le plus rigolo c’était le frein qui ne fonctionnait plus très bien. Tout était sensationnel, surtout dans les virages !
J’ai aussi brûlé sous le soleil Corse. La veste en cuir dans le cagnard et le gros sac à dos qui appuient sur mes épaules cuites comme du bacon, n’ont rien arrangés non plus. Chaque seconde passée sur la moto était d’une douleur intolérable mais, que j’ai fini par dépasser. Je ne sais pas comment l’expliquer mais, vous savez cet instant où on est tellement mal qu’on s’évanouirait presque ? A ces moments-là on essaye de rester éveillé à tout prix, on surpasse la douleur, qui devient comme un “état second”.
Après toutes ces aventures atroces, franchement, quoi de pire pourrait nous arriver ? Un accident ? Thank God non. Mais, pour le retour on a eu la bonne idée de prendre un ferry de nuit pour économiser une nuit d’hôtel. Sauf qu’un trajet de nuit ne veut pas dire qu’on a une cabine, résultat des courses, on a “dormi” dans les couloirs. Trop chaud, trop froid, trop bruyant trop tout, on n’a finalement pas vraiment dormi.
Un retour à Paris épouvantable
Arrivés à Nice au petit matin, cette courte nuit nous renvoie en pleine face, le nombre de kilomètres qu’il nous reste encore à faire. Totalement affaiblis par cet éprouvant voyage depuis le début et avec ces quelques heures de sommeil léger cette nuit, nous savions que l’aventure ne faisait que commencer. Je ne rentrerai pas dans les détails mais, nous avons choisi de faire les petites routes au lieu de l’autoroute au retour. Nous roulions doucement et nous nous arrêtions toutes les heures. Voire toutes les demi-heures parfois, pour faire des micro siestes sur l’herbe sur les bords de routes. C’était nécessaire, car je m’endormais un peu sur la moto et je déviais en arrière ou sur les côtés, déstabilisant ainsi l’équilibre de la moto avec le risque de tomber.
Ce trajet a pris encore plus longtemps qu’à l’aller, 19-20 heures plus précisément. La nuit est tombée plus vite qu’on ne pensait. Mais, sans phares on était piégés et avons fait le reste (la moitié) du chemin entre deux camions qui nous protégeaient des autres voitures et nous éclairait un peu.
Fatigue extrême
Je n’ai jamais été aussi fatiguée de ma vie et je ne sais pas comment G. a réussi à conduire dans cet état aussi longtemps.
Je me disais que cette moto était maudite ! elle nous a fait voir de toutes les couleurs et je ne sais pas comment on a fait pour survivre. J’avais des idées noires et j’avais envie de la brûler au retour. J’ai pensé que je ne monterai plus jamais sur cette moto. Mais, non, je l’ai pardonnée quelques jours plus tard et je l’aimais d’amour à nouveau. C’est quand même génial une moto.
Grosse épreuve de laquelle je me suis sortie grandie. Je ne regrette absolument pas, car j’ai vu des choses magnifiques et traversé de gros moments d’émotion. Et c’était aussi un énorme challenge et un dépassement de soi. Je ne me pensais pas capable de faire un truc pareil et ça prouve bien que l’être humain n’a pas de limites. Je ne me dis plus jamais que “je ne peux pas” faire une chose. Au lieu de ça, je la fais et vois jusqu’où je peux aller.
Si je devais résumer cet aller/retour Paris-Corse en quelques mots, je dirais…
L’aller :
• 4 heures de sommeil
• 950 km de moto presque non-stop
• Ventre vide toute la journée
• Une journée entière d’averses
• Vêtements trempés
• Froid
• Des courbatures intenses
• Fatigue mentale et physique
• Un téléphone dans le coma
Retour :
• Nuit blanche
• 20 heures de route
• Phares cassés
• Fatigue extrême
• Choc émotionnel
Mon conseil, surpassez-vous mais, faites attention sur la route ! 🙂 xx
Parce que j’aime bien les voyages « galère », voici mon article sur comment j’ai monté le Mont Fuji au Japon, avec mon backpack de 13kg…
Les filles seules peuvent aussi faire de la moto, comme cette bloggeuse la fille toute seule en moto.
josélefer
8 juillet
Excellent ce récit de chouette galère.
La moto c’est ça: que tu fasses 100 km autour de chez toi ou un périple genre la Corse depuis Paris, tu en baves à un moment ou à un autre, faut juste multiplier les douleurs par les kilomètres.
Le bon truc qui limite les difficultés c’est la liberté que laisse le temps. Il faut avoir le temps, l’idéal étant d’être à la retraite et se foutre de tout, sinon faut adapter le voyage au temps disponible et ça peut faire court parfois.
Dans ton cas, tu pouvais envisager la Normandie ou bien les vosges à la rigueur, sinon un tour de périph ça peut être exotique aussi.
Je cause, je cause mais j’ai prévu la Corse aussi, fin septembre, 3 ou 4 motos depuis Toulouse, 15 jours prévus ça devrait passer, je crains un peu l’épuisement en fin de parcours, affaire à suivre!
Kseniya
16 juillet
Haha… oui le périph en moto c’est très exotique en effet ! On a fait pas mal de balades en moto en France, notamment en Auvergne, c’est très joli. Mais Paris-Corse reste le voyage le plus extrême.
Depuis Toulouse ça doit être bien cool comme trajet aussi, racontes moi ton voyage 🙂 et 15 jours c’est beaucoup mais vous aurez le temps de vous reposer. Pas comme nous…
DEFRENNE
27 mars
tout les couples qui roulent a moto sont passés par là. super récit et sincère le principal est que ça ne t’ai pas dégouté de la moto. bonne route à vous!!
automobile tunisie
13 juillet
J’aime votre article
automobile tunisie Articles récents…Bonjour tout le monde !
Pierre
31 mars
Bien écrit et honnête… comme quoi, la mauvaise foi motarde n’est pas encore ancrée en vous.
J’ai bien ri au récit de vos aventures….
Je crois que tous les motards s’expérience sont passés par ce genre de périple, ou alors, c’est qu’ils tournent dans un rayon de 100 km autour de chez eux….
Vous remarquerez qu’on garde toujours en mémoire ce genre de voyage de galérien alors qu’une semaine sur une plage grecque ensoleillée s’oublie assez vite….
Je dis souvent aux « jeunes aventuriers » : « Révise ta moto, prévoie l’imprévisible, parce qu’à la différence d’une voiture, quand tu es en moto et panne dans le trou du cul du monde, tu ne peux pas dormir dedans ». C’est d’ailleurs assez incroyable tout ce qu’on peut arriver à faire tenir avec du fil de fer et/ou du scotch toilé….
Kseniya
31 mars
Bien dit Pierre ! Oui c’est sûr que ça laisse une trace ce genre d’expériences… Mais je suis bien contente de les avoir vécues. Et ça me fait des histoires drôles à raconter 🙂
Tim & Cécilia
25 mars
Coucou,
Quelques erreurs effectivement, mais c’est en en faisant qu’on apprend et qu’on se dépasse 🙂
Nous on n’est pas partis en moto, mais à pied et on a quand même fait quelques erreurs dans le choix du matériel pour camper. Avec le recul, on aurait pris un sac de couchage bien plus technique et chaud quitte à y mettre le double du prix.
Mais c’est pas grave, la prochaine fois, ça se passera beaucoup mieux, vous serez avertis 😉
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Kseniya
25 mars
Tout à fait 🙂 J’ai déjà envie de repartir !
Alex
25 mars
Bon, j’ai pas tous lu genre les 10 premiers paragraphes…
C’est pas la galère la Corse en moto, c’est que vous aviez rien prévu et que vous avez fait plein de bourdes vous même…
Même sans être motard je sais que sur une sportive tu t’arrête maxi toute les 3 heures parce que ça te casse en deux t’as mal aux fesses etc…
Prendre des habits adapté, c’est la meilleur. Genre je vais en Islande et en tout et pour tout j’ai prévu deux short un maillot de bain et deux marcels…
C’est pas méchant mais juste que je crois que l’article n’est pas très pertinent, seulement que vous aviez rien préparé
Kseniya
25 mars
Oui je suis d’accord, c’était totalement par manque d’organisation. Sinon sur place c’était génial.
L’article est surtout une expérience personnelle, un témoignage. Et s’il peut aider d’autres gens à organiser des voyages en moto, tant mieux !
vecchiato
25 mai
coucou Kseniya,woua en plus de toutes tes galéres celà a du te coûter un bras,autoroutes,essence,ferry,hotel en corse(hors saison ça passe encore mais saison haute ça double voir triple)pareil pour la nourriture,l’essence 0.30,040 de plus que sur le continent
Kseniya
25 mai
Hey Vecciato,
Oui c’était un peu cher, mais on s’est partagé les frais et on avait réussi à trouver des hotels pas trop chers.
Les pays qui m’ont le plus ruinée c’était l’Islande, la Norvège et la Suisse, où juste tout coute un bras…